Ecouter l’album “L’Homme A Tête de Chou” par Serge Gainsbourg, sur Deezer : https://www.deezer.com/fr/album/12494618

 Ecouter l’album “The Serge Gainsbourg Experience” par The Serge Gainsbourg Experience, sur Deezer : http://www.deezer.com/album/732438

A travers le groupe The Serge Gainsbourg Expérience, je voulais rendre hommage à Serge GAINSBOURG (02/04/1928 – 02/03/1991).

J’avoue …

J’avais toujours imaginé me retrouver un jour devant la maison du grand Serge.
Eh bien, c’est fait. En ce 8 mai  2015, j’y étais.

Ne vous déplaise …

Le temps s’est arrêté pour moi au moment où je me suis fait un selfie. Le selfie est à la mode, alors j’ai immortalisé l’instant.

Ce petit rappel à mon souvenir me permet d’introduire le sujet. Tout a été dit et écrit sur Serge GAINSBOURG.

Et pourtant…

« C’est l’histoire d’un mec » qui portait des blessures.

De son père, disparu en 1971, il disait qu’il avait « perdu un ami ». De la perte de sa mère en 1985, à qui il vouait un amour fou, il ne s’en remettra jamais. A tel point qu’il la considérait toujours vivante. « Je vais retrouver ma maman » disait-il, quand on le questionnait sur sa propre mort.

Ce type dérangeait mais ne laissait pas indifférent.

Ce Monsieur fut un personnage ambivalent, un écorché vif, un fêtard des boites de nuit. Pas un mondain, non, simplement quelqu’un qui aimait la vie.

L’homme devenu public dont l’image s’est ternie avec Gainsbarre n’avait pas grand-chose de commun avec l’homme privé. Usant et même abusant de son mépris pour lui-même, ce mec était à fleur de peau.

Avec sa “gueule”, il aurait pu déplaire. Au contraire, il séduisait. Classe dans son costume Bayard de couleur grise pour les besoins de la publicité.

« L’obsédé textuel » aimait semer le trouble. Il poussait parfois le bouchon un peu loin, notamment sous l’emprise de l’alcool qui l’accompagne dans sa période Gainsbarre, comme il se plaisait à le dire.

Faisant de la provoc un art de vivre, impertinent, jouant avec les mots , “c’était un aquaboniste”, un grand sentimental surtout.

A la sortie de l’album « Lemon Incest » qu’il écrivit et composa pour sa fille Charlotte, la critique fut très acerbe, laissant planer le doute d’un supposé acte incestueux. Ces propos l’ont énormément blessé, lui qui était d’une pudeur presque maladive.

Il avait besoin d’amour, un amour inconditionnel, un amour exclusif qu’il connut mais qu’il laissa s’échapper comme pour mieux rebondir.

Rattrapé par ses démons, il s’était fabriqué Gainsbarre.

Ne quittant plus sa doublure ou le plus rarement possible, il se réfugia dans l’alcool et les Gitanes, laissant le piège de la solitude se refermer sur lui. S’enfermant dans ses souvenirs, il ne laissa apparaître que le côté obscur de Gainsbarre, «Et  ouais, c’est moi, on me trouve au hasard … le cœur percé de part en part».

En quelque sorte, il y avait docteur GAINSBOURG et mister Gainsbarre. Comme il y a eu avant lui Docteur JEKYLL et Mister HYDE. Après lui, docteur RENAUD, mister Renard.

Toute sa vie il a fui « le bonheur avant qu’il ne se sauve ».

Jamais grossier, il aimait par-dessus tout le texte et la mélodie. Doué pour la peinture, c’est la musique qui l’a révélé. Et quelles musiques !

Lui qui considérait la chanson comme un art mineur, souvenez-vous de l’émission APOSTROPHE où il apostropha justement Guy Béart, il a laissé un répertoire hors du commun.

Du jazz au funk, du reggae au hip hop, et même au rock, il a essayé tous les styles de musique

Dans sa période trouble, il composa l’album « Aux Armes Et Caetera ». La Marseillaise à la sauce Gainsbarre lui valut bien des  critiques et des déboires. Il le propulsa au-devant de la scène et le révéla au public. Disque de platine, il lança à 50 ans sa carrière. Ecouter l’album “Aux Armes Et Caetera”, sur Deezer : www.deezer.com/album/217414

A écouter en vinyle sur votre système, en vous concentrant sur les basses et les chœurs. Vous n’imaginez pas toutes les informations que l’enregistrement contient. Troublant !

Il inspira beaucoup d’artistes.

Clin d’œil avec l’album “Les 7 jours de Gainsbourg” de Jean Tourneux.

Ce que l’on connait moins, ce sont ses références aux grands compositeurs classiques qui ont inspiré quelques-unes de ses chansons. Son éducation musicale lui a permis de composer sur des airs de Brahms, Chopin, Dvorak, Beethoven, Grieg …

Découvrez ou redécouvrez une sélection des chansons tirées des œuvres de ces compositeurs, ici.

Au sommet de son inspiration, il compose « Histoire de MELODY Nelson ». Cet album symphonique, boudé à sa sortie, est devenu une référence pour les générations futures.

Serge GAINSBOURG était un immense mélodiste, il jouait avec les mots. Dans ses différentes autobiographies, on peut lire : « il jouait des mots comme il a joué de sa vie ».

« Serge était un provocateur avec une âme follement amoureuse ». « Il touchait la fibre érotique et s’en ventait à demi-mot »

Le 2 mars 1991, il s’est éteint seul, comme un vieux loup solitaire, laissant derrière lui une œuvre inachevée, puisqu’il était en préparation d’un album de Blues.

Sur son ancienne maison de la rue de Verneuil, on peut y lire des hommages, des remerciements, des regrets … très touchants.

Lors de son concert au Casino de Paris le 13 mai 1991, Jane Birkin reprit « Je suis venu te dire que je m’en vais ». Le public était effondré et Jane, en reprenant ses chansons, rendit Serge à la postérité.

Le 8 mars 2003, la ville de Clermont-Ferrand inaugurait la rue Serge GAINSBOURG, en présence de son fils Lulu.

Serge GAINSBOURG était un génie de la mélodie. Un poète majeur d’un art qu’il qualifiait de mineur (l’auteur de L’audioexperience).

Passionné de musique, Serge Gainsbourg ne négligeait pas pour autant son matériel de reproduction.

De mémoire, au 5 bis de la rue de Verneuil, dans le 7ème arrondissement de Paris, il a possédé l’équipement suivant :

– une platine tourne-disque IMF, équipée d’un bras SME 3009

– une électronique Mac Intosh C26 et MC2505,

– un tuner FM Sansui TU666, me semble-t-il,

– des enceintes JBL L200 Studio Master.

et bien évidemment un piano, de la marque Steinway. On peut considérer pour l’époque et encore de nos jours, qu’il possédait un ensemble Haute-Fidélité de grande qualité.

Il détenait un portrait de Frédéric Chopin et une photographie de Sid Vicious, de son vrai nom John Simon Ritchie, second bassiste des Sex Pistols, qui est devenu une icône du mouvement punk.

Si vous êtes un fan des compositions de Gainsbourg, je vous conseille la collection que le journal Le Monde a publiée : rien moins que 45 CD, que vous pouvez acquérir séparément. Réunis pour la première fois dans une collection hommage, retrouvez les chansons qu’il a interprétées au cours de sa carrière, ainsi que celles chantées par les plus grands artistes de son époque. Chaque CD est présenté comme un disque vinyle et accompagné d’un livret.

Site Internet : Collection GAINSBOURG (Le Monde).

La biographie définitive, ici.

Revue de presse sur La Cité de la Musique.

De Stefie Shock , album à venir, pour le 25^ème anniversaire de la disparition de Serge  : http://www.gainsbourg.net/

Quelques-unes de ses mémorables citations :
wikiquote
Skyrock
citation-célèbre

Pour en savoir plus sur la biographie de Serge GAINSBOURG, consultez le site de RFI Musique. Très bien construit, il dresse un portrait très réaliste et touchant. Et celui de Skyrock.

N.B. Un site sur l’actualité de Serge GAINSBOURG et famille : https://www.gainsbourg.net/#!/

Lecture : « Gainsbourg, le livre du souvenir » de Bernard Pascuito chez Sand, paru en novembre 2005.

Sur le Net : lisez l’histoire de Serge Gainsbourg sur : jesuismort.com

Le répertoire de GAINSBOURG, sur le site de Wikipédia.

Mes références : fan de GAINSBOURG, je vous recommande bien évidemment “L’homme à tête de chou“, “Histoire de Mélody Nelson” … l’album “De Gainsbourg à Gainsbarre” pour faire connaissance avec son répertoire mais il y en a tellement.

La discographie de Serge GAINSBOURG est disponible sur tous les sites de téléchargement.

En rendant hommage à Serge GAINSBOURG je ne peux m’empêcher de penser aux femmes qui ont partagé sa vie, parmi les plus populaires Brigitte Bardot, Jane Birkin, Charlotte, Bambou.

Je leur adresse à toutes mes plus sincères pensées musicales.

Vidéo YouTube :

Récompenses :
– Grand prix de l’Académie Charles-Cros 1959 : pour son premier album, « Du chant à la une !… », paru l’année précédente.
– Prix du Concours Eurovision de la chanson 1965 : compositeur et parolier du titre gagnant « Poupée de cire poupée de son », interprété par France Gall, qui concourt pour le Luxembourg.
– Grand prix de l’Académie Charles-Cros 1984 : pour l’album, « Baby Alone in Babylone » de Jane Birkin, qu’il a entièrement écrit et composé. Cet album sera aussi Disque d’or.
– Victoire de la musique: album de l’année pour « Love on the beat » en 1985
– Ordre des Arts et des Lettres : Le 19 septembre 1985, Jack Lang lui offre la croix d’Officier dans l’ordre des Arts et des Lettres. Serge est particulièrement fier d’être directement élevé au grade d’officier, et non chevalier comme Coluche ou Clint Eastwood.
– Victoire de la musique d’honneur 1990 : pour l’ensemble de sa carrière.
– 2e du Concours Eurovision de la chanson 1990 : compositeur et parolier du titre « White and Black Blues », interprété par Joëlle Ursull, qui concourt pour la France et termine deuxième de la compétition.
– Césars 1977 : nomination au César de la meilleure musique originale pour Je t’aime moi non plus. Et bien d’autres encore.