DIPTYQUE AUDIO : des panneaux isodynamiques d’un naturel confondant.
L’univers des panneaux isodynamiques est plutôt étroit. La marque la plus connue étant Magnepan.
Aujourd’hui, elle a été rejointe par un fabricant français qui s’appuie sur l’expertise de deux montalbanais, Gilles Douziech et Éric Poix.
Le premier est spécialisé en électro-acoustqiue et professeur de technologie au collège de Montech. Le deuxième est ferronnier métallier de formation et technicien à l’hôpital de Montauban.
Ils fabriquent des haut-parleurs plans suivant le principe des panneaux isodynamiques.
Ils ont développé une nouvelle génération d’enceinte en mettant au point un haut-parleur de grave/médium qui fonctionne suivant une technologie propriétaire PPBM.
Les aimants de forte section qui sont employés et disposés de part et d’autre de la membrane lui permettent de garantir un déplacement optimal sans subir de déformation, en assurant une tension constante.
Le tweeter TW115 a bénéficié des dernières recherches. En étant monté dans un panneau indépendant et fabriqué dans la même structure que le haut-parleur principal, il vient parfaitement compléter l’ensemble en s’occupant des hautes fréquences.
Le filtre est, lui, situé à la base du panneau en bois massif. Il utilise des selfs à air de forte section, des condensateurs polypropylène et des résistances non selfiques, de très haute qualité.
C’est à Montauban qu’ils conçoivent et produisent leurs enceintes.
La fabrication est entièrement manuelle. En maîtrisant toutes les étapes, le fabricant garantit une fiabilité à toute épreuve.
Choisir sa finition sera possible, de même que la peinture et l’essence du bois.
En mai 2014, j’ai fait la connaissance avec cette marque : Diptyque Audio.
Une marque qui porte bien son nom puisqu’un diptyque est une œuvre composée de deux panneaux, fixes ou mobiles, se regardant et dont les sujets se regardent et se complètent l’un l’autre.
Une belle introduction à l’image de ce que ces reproducteurs sont capables de restituer.
Vendredi 8 janvier 2016, je me rends chez ADHF à Toulouse, qui est un peu leur QG en ce sens que cette enseigne sert à finaliser leurs écoutes sur du matériel Haute-Fidélité, de tous niveaux. Une configuration qu’il est difficile à concevoir dans un atelier.
L’écoute a débuté sur un ensemble Exposure, avec les blocs monophoniques, et des câbles Cardas.
Je ne m’attarderai pas sur l’écoute du petit modèle, le DP77, bien qu’il dispose déjà d’un bon potentiel pour se faire plaisir avec les panneaux.
Ecoutés en 2014, j’avais écrit dans La République du Son “J’ai effectué une écoute des panneaux Diptyque Audio sur une électronique REGA chez ADHF. Force m’a été de constater que leur reproduction est légère mais rapide, souple mais détaillée, profonde et incarnée. Ils se démarquent des enceintes traditionnelles en proposant une restitution empreinte de sensibilité difficile à obtenir au tarif où ils sont proposés”.
Le modèle qui m’intéressait est le DP140, une pré-série en phase de finalisation, constitué de 2 éléments, une voie grave/médium et une voie aiguë.
La mise en place des panneaux est réalisée au poil, avec l’aide d’un pointeur laser et quelques CD de référence apportés pour la circonstance par leurs concepteurs.
Jugée un peu trop « lourde », j’ai demandé qu’on remplace les Cardas par des Nordost.
Le restitution est tout de suite devenue plus équilibrée et plus précise.
La qualité première de la technologie employée c’est l’extrême rapidité de la membrane. L’absence de caisse en est une autre.
Conséquence : le panneau est extrêmement réactif et répond au moindre changement.
Et comme, tout s’entend, absolument tout, les qualités comme les défauts, jusqu’aux plus petites imperfections, il est assez facile de savoir où l’on va. Exigeant, certes mais c’est le prix à payer pour parvenir à une parfaite cohésion et complémentarité avec les éléments qui vont lui être associés.
A la fois reproducteur et instrument de mesure, il comblera l’audiophile à la recherche du nirvana, qui aime se livrer à des comparaisons.
On ne pilote pas un panneau comme on pilote n’importe quelle enceinte électrodynamique. Ici, on est assis dans le baquet d’une Formule 1.
Préjugeant du potentiel du DP140, j’ai demandé à l’écouter sur un ensemble plus ambitieux, dans une association plus haut de gamme.
Le grand auditorium d’ADHF étant disponible, nous avons poursuivi l’écoute avec la marque Aesthetix (lecteur de CD et électroniques).
Mettez vos ceintures, ça va “arracher”.
Cloué au siège, l’accélération est phénoménale. Le paysage change constamment. Le confort est exceptionnel. La sensation de vivre une expérience unique est évidente.
La restitution est empreinte de nuances et de subtilités. Les timbres sont neutres. L’aigu monte haut en fréquences tout en étant parfaitement intégré. D’un excellent filé, avec de la matière, il est magnifique. Les voix sont charnues et le grave est d’une tenue et d’une ampleur exemplaires.
Associés à l’ensemble Aesthetix , les DP140 délivrent une restitution pleine de vie et d’aération, d’un naturel absolument somptueux.
Très dynamiques, ils n’agressent pour ainsi dire jamais. Il y a beaucoup d’énergie mais tout se passe en finesse. Hyper transparent, sans voile , sans lourdeur, d’une dynamique naturelle, tout semble couler sans la moindre retenue. Et ce, quel que soit le niveau d’écoute choisi.
Suivre le rythme ne requiert aucun effort de concentration.
Pour bénéficier de la magnifique scène sonore dont ils sont capables de reproduire, il faudra un peu tâtonner. Une fois trouvé le bon emplacement dans la pièce d’écoute, l’absence de point-source marqué et la possibilité de conserver une excellente stabilité latérale des plans, même en se déplaçant devant les deux panneaux, vous immerge dans un paysage sonore toujours renouvelé.
L’acoustique du lieu d’enregistrement est constamment différente. L’équilibre est parfaitement cohérent.
Mon avis : à mon sens et à l’issue de l’écoute de ces pré-séries, je ne pense pas me tromper en annonçant que Diptyque Audio, sans pour autant révolutionner le marché du reproducteur, va marquer le paysage de la Haute-Fidélité.
C’est la concrétisation d’un projet presque fou qui a donné naissance à un haut-parleur d’exception. Une consécration pour leurs concepteurs dont l’humilité et la gentillesse sont à citer en exemple.
Deux chercheurs qui, avec des idées géniales, ont engendré des reproducteurs d’un naturel confondant.
Il n’est pas étonnant que des audio-naturalistes comme Fernand Deroussen, fondateur du label Naturophonia, aient choisi des enceintes planes Diptyque Audio pour la diffusion de compositions sonores issues de prises de sons en milieu naturel.
Le GMEA, Centre National de Création Musicale, implanté à Albi, dans le Tarn, a également collaboré avec Diptyque Audio.
Retenez bien ce nom, Diptyque Audio : une marque promise à un beau succès.
Le site du fabricant : http://www.diptyqueaudio.com/
La page Facebook du fabricant : https://www.facebook.com/diptyqueaudio
Sur la page d’accueil, on peut lire : “Fermez les yeux, le concert est devant vous, chaque instrument prend sa place dans une scène sonore incomparable par sa précision et son ampleur. Les voix respirent, on ressent la présence physique des interprètes. Ouvrez les yeux, nos enceintes sont des œuvres d’art, des pièces uniques qui s’intègreront dans les plus belles architectures.”
C’est précisément ce que j’ai perçu en présence des Diptyque Audio DP140. Standing ovation Messieurs !
Caractéristiques :
- Rendement : 86db pour 1W à 1m
- Impédance : 6 Ohms
- Puissance admissible : 160W (Amplificateur recommandé > 60 w)
- Dimentions : 140 x 47 x 4,6 cm
- Poids : 19,6 kg
- Prix : 6 700 € (la paire)
Titres écoutés :
“You Look Good To Me”, Oscar Peterson Trio (Verve)
“Free Spirit”, Ibrahim Maalouf (Decca)
“Within”, Daft Punk (Columbia)
“Unanswered Letters”, Bliss (Music for Dreams)
“A l’encre noire” (version longue), Mr Pierre (Mairie de Paris)
“So Many Men”, Youssou N’Dour (Warner)
“Capriccio pour flûte solo n°24”, Patrick Gallois, Nicolo Paganini (Deutsche Grammophon)
Missa “Hodie Christus ntus est”, Gloria, Gabrieli Consort and Players, Paul McCreesh, Peter Ilyich Tchaikovsky (Deutsche Grammophon), ainsi que les disques apportés par Messieurs Douziech et Poix (Claude Nougaro, musique classique …)
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j'espère pouvoir venir pour la démonstration des nouveaux DP140. Néanmoins, je reste désolé de savoir que vous n'utilisiez pas des câbles Odeïon, marque toulousaine, fabriqués par Wilfried Marek, pour vos démonstrations. Je possède des enceintes Magnepan 3.7 et je me suis arrêté sur ces câbles (des Odeïon Omega en XLR et HP) que je considère exceptionnels de qualité quelque soit le prix. À tester d'urgence... teiki arii.
Bonjour et merci.. J'ai découvert la marque de câbles que vous citez avec votre message. Je l'ai transmise aux concepteurs de Diptyque Audio. J'espère que vous pourrez aller écouter les panneaux chez ADHF à Toulouse. Ils méritent vraiment le détour.
Bonjour à tous, j'ai profité de l'aubaine offerte par le magasin ADHF à Toulouse pour écouter les nouvelles enceintes Diptyque Audio dp140 selon la technologie dite push-pull (PPBM) ce samedi 30 Janvier 2016. Ça fait deux ans que je cherchais à tendre une oreille pour cette marque montalbanaise. Que dire du magasin sinon que les pièces d'écoute sont vraiment chouettes, bien mises en valeur à la fois visuellement et "acoustiquement" parlant. La démonstration qui nous intéresse s'est réalisée à l'étage dans de bonnes conditions, quand on se trouvait au bon point d'écoute... Je suis propriétaire d'enceintes Magnepan 3.7 mues par des amplificateurs mono de classe A réhabilités Threshold SA/6e et un préampli UGS AI selon le schéma de Nelson Pass approfondi par François (FlatLabs), le tout selon un schéma symétrique de la source aux enceintes... Les sources (DAC, lecteurs SACD/CD) auront fait l'objet de changement d'IC-AOP pour des AOP discrets en pure classe A de conception propriétaire et réalisés par Antoine Z. (AZP) quand le schéma l’aura permis. Après quelques péripéties, les concepteurs Gilles et Éric, pour faire jouer les dp140, ont finalement opté pour le système suivant: - Lecteur CD Asthetix (Romulus?) - Primare préampli PRE32 et deux amplis A34.2 power amplifier en mode bridgé, - Enceintes tweeters à l'intérieur, légèrement pincées vers le fond de la pièce, deux mètres entre elles, à plus d'1m40 du mur arrière, à environ 75cm du mur latéral droit et 1m50 du mur latéral gauche, avec une distance comprise entre 2m20 et 3m50 du point d'écoute. Nos deux compères ont utilisé en premier lieu: - le lecteur marantz SA7s1 qui s’est révélé parfaitement inadéquat pour la démonstration, avec un haut médium médiocre systématique quelque soit les préampli/Ampli couplés. Un bas médium déficient qui aurait pu nous faire croire que le filtre des Diptyque n’était pas à la hauteur. Au passage, Je possède un Marantz UD9004 (SACD/DVD-A/Blu-Ray Audio/CD) et ça sonne bigrement mieux que cet exemplaire. Avait-il un défaut? - le couple préampli/amplis monos PureAudio Control Preamplifier et deux reference Classe A monoblocks couplé au lecteur SA7s1 ne fonctionnaient pas bien. La scène était plate, des trous de gruyère partout, les harmoniques absents. Ça ne sonnait pas… Le changement pour l’amplification Primare a amené quelque chose de musical mais on sentait encore de la dureté et un manque de véracité sur les timbres, surtout sur les instruments à cordes.. Le changement du lecteur par son petit frère, le Marantz CD5005 me semble-t-il, a fini par trouver le fautif de ce déséquilibre, le SA7s1… Même si le CD5005 nous a rassuré sur la qualité des enceintes, il ne joue pas dans la cours des Grands. Éric est parti nous chercher le lecteur CD Aesthetix et dès les premières notes, nous avons compris que les Diptyque Audio pouvaient jouer merveilleusement, contrairement à ce que le début de la démonstration laissait présager.. Au fur et à mesure des écoutes, que la source hybride (tube 12AX7) atteignait sa température de croisière, les Diptyque dp140 s'avérèrent le compagnon de jeu idéal… Nous n’avons pas réintégré l’amplification PureAudio après la déconvenue du lecteur SA7s1 et c’est bien dommage… Mais ça sonnait déjà très bien avec le système Primare.. Les enceintes dp140 présentent à mes oreilles une interprétation plutôt droite (si les chainons en amont le permettent), une scène merveilleuse, des timbres réalistes et se comportent comme des enceintes full range où l’on ne perçoit pas de boursouflure enjoliveuse d’une partie du spectre sur une autre. Elles sont très bien équilibrées et reflètent la qualité (ou non) des éléments qui les gouvernent… Que dire d’une comparaison avec mes magnepan 3.7? Il est évident que cela n’est possible que dans un même lieu et sur un même système. J’avoue préférer mon système mais c’est parce que la mise en oeuvre ne s’est pas faite en un jour. De plus, l’amplification UGS/Threshold ne joue à mon humble avis pas dans la même catégorie que Primare. Les amplis mono Threshold SA/6e à leur sortie en 1991 coûtaient la bagatelle de plus de 25.000 euros d’aujourd’hui! Pas que le prix soit la raison exclusive, justifiée et proportionnelle à leurs qualités musicales, mais leur restauration s’est faite à la hauteur de ce que j’en attendais… Quand on sait que l'ensemble Primare (PR32/2xA34.2) « ne coûte que » 4.000 euros… Ça aussi, c’est une belle surprise.. Pour preuve que le prix n'est pas le seul critère, nous n’avons pas été convaincu par PureAudio, mais peut-être aussi parce que leur mise en oeuvre était biaisée dès le début de la démonstration par une source défaillante… Plutôt que juger d’une paire d’enceintes, nous écoutions un système qui, bien mis en oeuvre, peut s’avérer redoutable. Je n’aurais pas été étonné de les apprécier sans réserve à la maison dans de bonnes conditions. Mais voilà, je possède déjà des Magnepan… Quid du prix? D’après ce que Éric et Gilles m’ont laissé entendre, la paire de dp140 s’élèverait à 6700 euros. Honnêtement, si le prix d’acquisition vous paraît dans l’absolu très cher, à mes yeux, elles les valent largement! C’est une révélation pour mes oreilles… Elles sont parfaitement comparable aux Magnepan 3.7 en terme de qualité, mais plus petites en taille. Quant à la finition, il n’y a rien à dire et le cadre ne vibre pratiquement pas quand les basses sont sollicitées.. À terme selon le souhait des concepteurs, les dp140 devraient servir de base pour une gamme d’enceintes à déclinaison, à savoir, qu’on garde le même tweeter déporté mais que la surface émissive des basses et du médium serait modifiée déterminant ainsi la taille de l'enceinte, sa gamme et son positionnement tarifaire. Ainsi, on aurait (grosso modo d’après ce que j’ai compris): - des dp120 (1m20 de hauteur), - les dp140 (1m40 de hauteur), celles que nous avons écoutées, - des dp160 (1m60 de hauteur). Des inconvénients? Oui. Elles demandent un placement rigoureux pour donner le meilleur d’elles-mêmes, avec un écartement des murs arrières et latéraux conséquents, ce qui peut poser des problèmes d’intégration dans un salon. Mais ça ne change pas de mes Magnepan… C’est « kif-kif bourricot »…
Merci de nous faire partager vos impressions sur les DP140. J'ajouterais que le mode de fonctionnement des panneaux les rend très sensibles à leur environnement. Leur rapidité est révélatrice de la qualité des maillons qui leur sont associés. L'écoute de panneaux est irremplaçable dans le sens où l'absence de caisse leur permet de s'affranchir du son de boite. L'évènement est vécu comme dans la réalité, avec une présence, une immédiateté et une scène sonore très réalistes. Difficiles à mettre en œuvre, certes mais quand toutes les conditions sont réunies, on ne les entend plus. Autrement dit, ils s'effacent devant la musique. A ce titre, l'écoute avec un ensemble complet Aesthetix est édifiante. Assurément, Diptyque Audio est une marque sur laquelle il va falloir compter
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